Re: [RP] Introduction Isawa Yoko : A l'ombre du pinceau

par **Isawa Kazeyoi** Mar 22 Avr - 9:01

Le groupe attendit que les maîtres disparaissent pour se relever et s'incliner ensemble devant la foule qui les regardait.

Ensuite chacun se rendit auprès des siens pour se présenter officiellement sous son nouveau nom. Comme le voulait la coutume, les pères parèrent leurs fils de leur nuvelle tenue. Ce fut donc Kazeageyo, avec une émotion contenue mais perceptible, qui aida sa fille à revêtir le mon du Phoenix, lourde broderie d'or sur un fond écarlate. Sans doute le plus précieux kimono que Kazeyoi - puisque Yoko appartenait désormais au passé- aurait à conserver toute sa vie. La jeune femme glissa ensuite le wakisachi dans sa ceinture. Le contact du fourreau contre ses côtes la surprit et deviendrait une habitude, une part d'elle-même, avec le temps.

Les enfants n'en étaient plus. Une fois tous habillés par les couleurs du clan, il se saluèrent mutuellement sous leur nouveau nom, se souhaitant le meilleur pour leur vie à venir. Chacun alla saluer avec déférence les familles des autres camarades. C'était aussi de cette façon que les liens entre les familles du clan se maintenaient avec le temps, en public du moins. De plus, même si adultes ils étaient, les shugenjas ne cesseraient jamais d'être les élèves de l'école. Leur vie serait faite d'apprentissage jusqu'à leur mort. Kazeyoi et les autres resteraient à vie des camarades les uns pour les autres.

On servit aux nouveaux adultes une tasse laquée de rouge et d'or remplie de saké de prune. La dose d'alcool était symbolique mais marquait leur passage dans leur nouvelle vie. Une partie du breuvage fut dispersée en l'air pour les esprits et les ancêtres, l'autre fut bue avec concentration. Il ne fallait rien montrer de la brûlure du feu dans la gorge. La chaleur du phoenix était ainsi rituellement absorbée pour le reste de la vie.

Enfin, la fête commença à proprement parlé. De grandes tables en long à raz du sol furent apportées de toutes parts et couvertes de plats divers. Chaque famille était placée le long des tables selon son importance, du plus poche de l'estrade des maîtres, jusqu'au plus loin. La sience des plans de table était un art qui valait bien la stratégie militaire.
Pour la première fois, Kazeyoi eût le droit de sieger près de sa mère, et non sur la droite de son frère comme les petites filles. On offrit à la jeune femme ainsi qu'à ses camarades les cadeaux habituels : des pâtés de soja sucrés frappés à l'emblème du clan, deux épingles d'or arborant un oiseau (quand les hommes recevaient un porte bonheur en cordon au tissage très complexe) et un bol noir émaillé d'un rouge profond, orgeuil des artisans du Phoenix. Tout ceci était, en réalité, les premiers symboles d'une dot féminine qui devrait être restituée à la famille si la jeune femme entrait dans les ordres ou renonçait à vie au mariage. La moitié des gateaux de soja devrait être offerte aux ancêtres au sortir de la fête. L'autre, dieux merci, pourraient être savourée au cours du repas.

Le dîner fut superbe et colossal. Des centaines de petits bols composés comme des bouquets ne cessaient de circuler le long des tables. Des potages, des viandes frites, des brochettes et des fruits de mer à en avoir le tournis. On autorisa les shugenjas nouvellement nommés à faire fi des convenances et à manger selon leur appétit pour se remettre de l'épreuve de la journée.
Kazeyoi finit tout de même par refuser très poliement les plateaux de sushi et de fruits qu'on lui présentait.

Evidemment, la conversation tomba sur ce qui s'était passé dans la forêt. La jeune femme ne dit rien des détails de son épreuve mais raconta avec plaisir à quoi ressemblaient les belles profondeurs du bois que certains ne connaissaient pas, et la superbe énergie spirituelle qui innondait l'endroit. Tout le monde fut ravi, rassuré de savoir que les esprits veillaient au abord de la ville en protégeant les habitants de la vallée.
Kazeyoi fut ensuite invitée à discuter de calligraphie avec sa mère et deux autres femmes. Elles causèrent longtemps, échangeant des plaisanteries, se promettant de s'inviter pour observer mutuellement les calligraphies de chacunes. Ainsi allait aussi la politique en Rokugan.

L'école donna un très beau concert de shamisen durant le repas et quand enfin les premières lucioles de la saison abandonnèrent l'air chaud de la ville pour les buissons, la foule se dispersa, non sans cérémonie et salutations. La famille de Kazeyoi passa nartuellement par le temple toujours ouvert pour y déposer des présents et une prière de remerciement.
Ils reprirent le chemin de la maison. Le frère et la soeur pouvaient désormais marcher à la même hauteur. Ils échangèrent un sourire complice dans l'obscurité teintée du rouge des lanternes.

par **MJ - Elriele** Mar 22 Avr - 14:35

Les parents de Yoko ne manquèrent pas de la féliciter, tout comme son frère, le manqua pas de lui adresser une petite réflexion ironique sur le fait que désormais elle était une grande fille… bien que sa taille actuelle en préjuge autrement.

Yoko portait son nouveau kimono avec fierté. Elle se rendit compte immédiatement qu’il n’était pas taillé comme les kimonos de cérémonie traditionnels.

Il était plus ample, moins serré le long des jambes et s’ouvrait un peu au milieu au niveau des chevilles ce qui aurait permis à Yoko de courir assez aisément si elle en avait besoin. Plus qu’un kimono c’était une robe de shugenja. Sa première, richement brodée, flamboyante des couleurs rutilantes du Phénix. Un peu voyante pour le voyage mais tout à fait appropriée pour affichée la fierté du Clan aux diverses Cours d’hiver de l’Empire ou de grands seigneurs.

Maitre Uona s’éclipsa un moment pendant le repas. Son absence ne passa pas inaperçue mais sa destination avait été remarquée également. En effet, elle se dirigea droit vers Yoko et vint lui parler directement.

- Yoko-san, j’espère te revoir à l’Ecole Isawa régulièrement. Tu as un potentiel qu’il ne faut pas laisser dépérir. Désormais tu es libre de tes mouvements et de venir étudier, ou non. Je t’invite simplement à ne pas négliger ce que nous pourrions encore t’apprendre.

Kazeakeyo remercia le Maitre pour sa sollicitude et ces derniers conseils.

Quand Yoko rentra, elle découvrit dans sa chambre, disposés et parfaitement pliés, quatre kimonos de la même finesse et richesse que la robe dont elle venait d’hériter. Plus ou moins formels ils permettaient de prendre part à n’importe quel évènement avec les vêtements appropriés. De même, une tenue plus… simple, était à côté. Plutôt dédiée aux efforts et à l’entrainement. Par-dessus cette tenue se trouvait un éventail ainsi qu’un bandeau de bushi. Yoko reconnu là un des bandeau de son frère. Cette tenue et cet éventail étaient surement un présent de sa part. Attiré par l’éventail, elle le prit dans sa main pour le déplier et en voir le motif. Elle remarqua immédiatement qu’il était plus lourd que la moyenne des éventails qu’elle avait eue jusque là.

En le dépliant elle comprit pourquoi. Les feuilles de papier semblaient plus épaisses que la normale, elle devaient surement être composées de trois ou quatre couches de papier superposées. Quant aux branches tenant chaque feuille renforcée et articulant l’objet, elles étaient faites de métal finies par de légères points à peine visibles mais parfaitement affutées. C’était un tessen, aucun doute là-dessus.

Le motif peint sur l’éventail représentait d’un côté le Phénix du Clan, de l’autre, une branche de cerisier blanc sur fond clair.

Lorsqu’elle finit de contempler son nouvel éventail favori, elle remarqua sur la dernière tenue une petit bout de papier replié. Elle le prit et le déplia, en prenant soin avant cela de poser le tessen pour ne pas se blesser. Une petite série de caractères formaient la phrase suivante :

« L’entrainement commence demain. »

- FIN DE L’INTRO -