[RP] Introduction Isawa Yoko : A l'ombre du pinceau

Yoko s’agenouilla pour rendre hommage au la statue et à ce qu’elle représentait. Alors qu’elle priait en silence un craquement se fit entendre derrière elle. Troublée elle se releva et se retourna.

- Jeune shugenja, fit une voix fébrile. Que viens-tu chercher ici ?

La personne lui faisant face lui était inconnue. Il s’agissait d’un homme très vieux s’équilibrant sur une canne du mieux qu’il le pouvait. Ses habits étaient sales et rongés par l’usure. Il était chauve et sa veste portait visiblement un mon que Yoko ne sut identifier.

La présence du vieillard était étonnante, le gempukku des shugenja du Phénix étant un acte solitaire.

De la même petite voix, le vieillard répondit à Yoko :

- Hmmm je vois… Alors tu es venue passer l’épreuve…

Alors qu’elle lui présentait de quoi boire et manger, le petit bout d’homme chenu déclina poliment ce qu’elle lui proposait :

- C’est généreux de ta part mais je pense que tu auras plus besoin de cela que moi.

Il sourit et regarda en l’air. Intriguée Yoko fit de même pensant que le vieil homme lui indiquait quelque chose. Cependant, quand elle abaissa le regard, l’ancien n’était plus là.

Le mouvement des branches dans les arbres se fit plus intense. Une petite bourrasque passagère souffla un instant la diffusion de fumée des bâtonnets d’encens avoir de se calmer. Puis Yoko entendit de nouveau un craquement de branche dans les buissons non loin.

Alors que Yoko se demandait ce qui pouvait se cacher derrière les buisson une nouvelle bourrasque balaya le petit carré clairsemé où elle se trouvait, entre le pont et la statue. Le flux de vent tourbillonna un moment au centre de l’espace et s’effaça pour s’engouffrer derrière les troncs.

A l’évidence un esprit était à l’œuvre ici, cette bourrasque n’ayant rien d’un flux naturel. De nouveau le craquement se fit entendre. Plus fort cette fois.

En guise de seule réponse Yoko sentit une rafale de vent passer derrière elle. L'air était plus frais que l'instant précédent. Elle se retrouva donc face au pont. L'eau continuait de bruisser lentement dans son lit, circulant de gauche à droite, se faufilant entre les roseaux et les petits rochers. Le courant captiva un instant le regard de la jeune fille.

Puis en relevant la tête elle trouva que la clarté ambiante tombait petit à petit. On aurait dit que tout s'assombrissait inexorablement. Le processus était assez lent et laissait le temps aux yeux de Yoko de s'habituer mais déjà elle commençait à perdre de vue le chemin par lequel elle était arrivée là de l'autre côté du pont. Les arbres eux même semblaient s'éclipser dans un nuage noir et opaque.

Un nouveau courant d'air se fit sentir autour de Yoko. Jusque là ces passages de vent ne l'avaient pas directement touchée, ni ne semblait agressifs. Il était juste, intenses, puissants, et semblaient gagner en force.

En adoptant une respiration lente et régulière, Yoko réussit à contrôler le stress grandissant en elle. Le nuage d’obscurité semblait se stabiliser à quelques mètres autour d’elle. Le pont avait complètement disparu dans le noir, il n’était plus visible. Comme la végétation environnante. Seul restait un arbre visible ; grand, probablement centenaire. Si Yoko se retournait elle ne pourrait plus apercevoir non plus la statue au pied de laquelle brulait de l’encens. Elle crue toutefois percevoir l’odeur caractéristique des bâtonnets de bois se consumant lentement.

Alors qu’elle déclamait calmement son rituel, elle sentit son esprit s’élever lentement vers un autre plan. Comme si une porte venait de s’ouvrir, laissant ses pensées s’y engouffrer et absorbant d’autres sensations qui n’étaient pas les siennes.

La jeune shugenja choisi de se focaliser sur une de ces sensation en particulier. Elle choisit celle qui lui apparaissait comme la plus amicale, une présence qui dans son esprit se matérialisait sous l’apparence d’une couleur : lavande. Alors que les formules rituelles étaient énoncées, elle arriva à la partie ou elle entrait en contact avec ce qu’elle appelait.

- Isawa Yoko !

La voix caverneuse qui s’exprima dans son esprit fut immédiatement identifiée. Yoko reconnut cette voix qui s’était adressée à elle plus tôt dans la semaine. Elle continua son rituel en tentant de rester concentrée.

- Qu’est-ce qui repousse les ténèbres jeune shugenja ?

Autour d’elle le voile noir avait reprit lentement son avancée.

[HRP] Caractéristiques :
Intelligence : 3
Art de la magie : 1

Jet pour sort : résultat 24 (difficulté 10)
Sorts consommés : 1/5 (pour la journée)

Le côté pratique d’être adepte de la calligraphie c’est que l’on a toujours un peu d’encre avec soit. Yoko fouilla dans sa besace et en sortie le petit pot fermé hermétiquement contenant le précieux liquide. Elle l’ouvrit et étala un filet d’encre dans la forme du glyphe qu’elle souhaitait matérialiser. L’herbe à ses pieds fut en partie recouvert du liquide poisseux.

Une fois le contenu de son petit pot entièrement étalé, elle attrapa son parchemin rédigé à l’attention d’un kami de feu et commença son rituel. Elle sentit peu à peu une puissante force l’envahir. Elle ne pouvait contrôler ce flux qui s’emparait d’elle. Yoko ne pouvait que faire confiance à son talent et au kami. Elle savait que ce rituel était, à l’origine, fait pour repousser la corruption de l’Outremonde ou la souillure. Cependant, elle espérait que le glyphe illuminerait l’obscurité.

Et ce fut le cas une fois le glyphe tracé au sol et l’incantation rituelle achevée, Yoko entrevit un bref instant les flammes se dégager de ce qui fut avant le rituel une grosse marque d’encre. Les ténèbres semblèrent arrêter leur cheminement vers la jeune fille, mais ne reculèrent pas pour autant. Le glyphe tracé au sol continua de reluire un petit moment. La faible lueur qui s’en dégageait faisait paraitre l’encre comme un petit coulis de lave en fusion. C’était à la fois terrifiant et fascinant.

Alors que Yoko, observait son environnement elle remarqua que celui-ci avait changé. Il s’était teinté de orange et de rouge.

Le glyphe au sol disparu en s’évaporant après un moment.

- Tu m’intéresse, shugenja. Mais sais-tu maitriser l'Air, l'Eau, la Terre et le Vide ?

La voix résonnant faisait légèrement vaciller Yoko à chaque fois qu’elle l’entendait. Toutefois cette fois-ci elle était spur que la voix venait de derrière elle.

[HRP] Caractéristiques :
Feu : 2
Rang de sort : 2

Jet pour sort : résultat 17 (difficulté 15)
Sorts consommés : 2/5 (pour la journée)

Yoko pris son temps. Se concentra, pendant de longues minutes. Interprêta son parchemin tout du long avec minutie et remercia intérieurement Uona pour le lui avoir fait réécrire car meme ainsi certains passages restaient compliqués à décrypter. Elle devrait surement faire quelques efforts d’entrainement réguliers pour décrypter ses parchemins plus rapidement et facilement à l’avenir. Mais l’important n’était pas là. L’important était que les esprits respondent à sa prière et se manifestent comme elle le leur demandait.

Et la voix caverneuse résonna de nouveau dans l’esprit de Yoko à la fin de son incantation :

- Tu m’appelles, jeune shugenja !!

La voix avait résonné tel un cris de bataille dans son esprit. Ainsi, la voix qu’elle entendait auparavant était-elle celle d’un kami de l’Air. Le doute n’était plus permit.

Alors qu’un petit tourbillon de vent commençait à enveloper Yoko, elle pu voir une forme se dessiner dans le flux de vent. Une ombre filiforme semblait accompagner le flux, se mouvoir en plein milieu de celui-ci. Il enrobait petit à petit la jeune shugenja à la manière d’un serpent serrant sa proie, remontant lentement le long de la jeune fille pour bientôt la dominer complêtement et la dépasser d’un bonne tête. Alors Yoko apercu au milieu du courant deux rubis rouges intense et elle comprit que la forme qui se dessinait autour d’elle et s’enroulait sur toute sa longueur était celle d’un kirin, ces créatures sacrées dont on dit qu’elles sont le véhicule des plus puissants esprits élémentaires. La forme brumeuse et impalpable restait en suspend autour d'elle.


Yoko était déstabilisée par la puissance qui se déversait autour d'elle.

[HRP] Caractéristiques :
Air : 2
Rang de sort : 3

Jet pour sort : résultat 20 (difficulté 20)
Sorts consommés : 3/5 (pour la journée)

La forme de brume continuait à tourner autour de Yoko et à l’observer un instant. Elle semblait insaisissable. Si la jeune fille avait essayé de toucher les formes brumeuse sa main serait surement passé au travers. Puis elle s’étira et, se faisant, s’évapora lentement. En disparaissant elle lacha dans l’esprit de Yoko.

- Ton épreuve est finie, shugenja.

La voix s’éteint progressivement et l’environnement reprit son aspect naturel. L’obscurité disparu et un rayon de soleil perça au travers des feuillages des arbres. La statue, le pont, la rivière, tout était revenue comme avant cet épisode.

Yoko ne put s’empêcher de se demander si elle n’avait pas fait un long rêve. En regardant le soleil de plus près elle pouvait voir que celui-ci commençait à décliner.

Yoko s’apprêta comme elle pu. Elle savait qu’à l’orée du bois les Maitres attendaient. Il fallait faire bonne impression.

Cependant lorsque la jeune fille sortit de la forêt, seule Maitre Uona était là. Avec son habituel air détaché.

- Alors, Yoko-san, cette journée fut enrichissante ?

A l'évocation du Kirin, Maitre Uona eu un regard intrigué.

- Un Kirin... dit-elle pensivement. Je crois que tu as du faire erreur chère élève... Mais passons, ce n'est pas grave ; rentrons.

La ville s’était parée de lumière en l’absence de Yoko et des autres disciples passant l’épreuve. On avait sortit des lanternes. On avait dégagé les rues le plus possible du brouhaha incessant et on avait déployé des bannières un peu partout dans la ville. Elles représentaient le Phénix, les éléments et la famille Isawa.

Le gempukku de l’Ecole Isawa était un grand moment, le passage à l’âge adulte de la future génération porteur des espoirs du Clan et de sa représentation se devait d’être célébré comme tel un mariage impérial. Contrairement à d’autres Clans, le Phénix n’invitait pas nécessairement des personnes extérieures à participer à cette fête. D’ailleurs, au sein même du Clan, certaines familles comme les Shiba, ne participaient à la cérémonie que pour faire bonne figure et représenter la famille face aux Isawa. Les luttes de pouvoirs ne s’arrêtaient pas avec les festivités.

En arrivant près de l’Ecole Isawa, Yoko remarqua qu’elle était effectivement la dernière à arriver, comme le laissait présager la présence solitaire de Maitre Uona à l’orée de la forêt. Les élèves avaient été regroupés. Elle remarqua que le disciple du Feu, Shiba Mitsukane était probablement blessé, une main recouverte de bandes de tissus. Elle remarqua également que Isawa Sueyo, la disciple du Vide, n’était pas là. Autour d’elle on aurait dit que toute les branches de la famille Isawa s’étaient réunies.

Alors que la fête avait déjà commencée, que la musique emplissait les rues aux alentours de l’Ecole, Maitre Uona laissa son apprentie avec ses camarades. Ils avaient pour seule consigne de ne pas s'éloigner du temple et de l'Ecole.

Note :
Disciple de l’eau : Isawa Tadae (f)
Disciple de la Terre : Agasha Toshimaro (h)

Mitsukane explica à ses camarades comment il s'était blessé. Il semblait en être très fier ! Avec son impétuosité habituel il grossit probablement le trait des évènements venant de se dérouler. Il leur expliqua qu'après avoir parcouru un chemin pendant environ une heure, il était arrivé à un embranchement et qu'il avait continué en prenant sur sa droite. Puis il était arrivé dans un espace dégagé avec plusieurs piliers plantés dans le sol à différentes hauteurs. Il ne manqua pas de faire remarquer qu'il résolut l'énigme rapidement sans presque y réfléchir probablement. Il lui fallait lancer un sort sur chaque pilier avec un élément différent. Il s'était donc empressé de le faire, mais n'avait remarquer que chaque pilier comportait un symbole de l'élément concerné. Il fit remarquer à ce moment de son récit que les Maitres sont tout de même des roublards tordus parfois. Les symboles étaient en effet sur la face non immédiatement visible en arrivant devant eux. Ainsi, Mitsukane avait-il du faire face à un retour de flammes sur son sort élémentaire.Bien sûr, en réussissant à le contenir il avait sauvé le bois Isawa Mori qui aurait pu brûler, et donc ses camarades et même Kyuden Isawa, qui aurait pu succomber à un tel incendie, sans compter le Clan qui sans sa capitale se serait retrouvé orphelin...

Au moins n'avait-il rien perdu de son caractère habituel, se dirent les autres élèves.

Yoko apprit également que Sueyo avait été gravement blessée. C'était Tadae qui l'avait retrouvée dans la forêt et ramenée auprès des Maitres après avoir tenter d'apaiser la douleur de ses blessures.

Toshimaro, quant à elle, écouta le récit de ses compagnons en se contentant d'un signe de tête de temps à autres. Toshimaro était vive d'esprit mais sa timidité laissait souvent transparaitre le contraire de prime abord.

L'attente ne se fit plus très longue pour les élèves, ils furent invités à venir s'assoir au centre de la pièce. Les familles de chacun d'entre eux se trouvaient au premier rang derrière eux. Avec l'absence de Sueyo, une place restait libre à leur côté. Toutefois le Conseil des Cinq était au complet en entrant dans la salle.

Le silence se fit dans le hall de l'Ecole Isawa et le Maitre du Feu prit la parole.

- Elèves de l'Ecole Isawa, vous avez tous, à votre manière passé l'épreuve du gempukku. Ce soir, à l'issue de cette cérémonie, vous serez des adultes et des apprentis.

L'annonce résonna dans l'esprit de chacun des élèves comme un grand honneur.

- Isawa Tadae. Approche toi.

Tadae se leva et alla s'agenouiller devant les tables derrières lesquelles les Maitres se trouvaient.

- Maitres.

Le Maitre de l'Eau prit alors la parole :

- Pour avoir fait preuve de ta maitrise de l'élément de l'Eau en portant secours à Sueyo et pour le courage que tu as démontrée dans tes actes en la ramenant seule jusqu'à nous, nous te considérons comme une réelle samouraï et membre du Clan du Phénix. Et voici ce qui le prouvera aux yeux de tous.

Le Maitre de l'Eau montra sur la table un wakizashi et un kimono, aux couleurs du Clan, plié de façon à ce que l'on voit le dos brodé du mon du Clan du Phénix. Le Maitre de l'Eau remit ces effets à Tadae qui s'inclina respectueusement avant de les prendre et les poser à côté d'elle. Avant même qu'elle n'ai pu remercier les Maitres, le Maitre du Feu reprit la parole :

- Maintenant que tu es adulte, quel samouraï souhaites-tu être ?

A cette question Yoko comprit que le Maitre du Feu voulait savoir quel serait le nanori de Tadae. Cette dernière répondit :

- Je souhaite être Nakatoshimi, le compagnon vigilant.

Les Maitres des Eléments s'inclinèrent alors tous devant Tadae. Tout comme l'ensemble de la foule parfaitement silencieuse qui les entouraient. Les trois autres élèves s'empressèrent d'imiter leurs ainés. Tadae rendit respectueusement ce salut et revint s'installer à sa place à côté de ses camarades.

Ce fut le tour de d'Agasha Toshimaro qui selon le même rituel obtint de son maitre son wakizashi, son kimono et prit le nanori de Tomoyori, le compagnon digne de confiance, pour  avoir su maitriser l'élément de la Terre avec justesse et pondération.

Mitsukane fit preuve d'un peu moins de retenue dans le choix de son nanori. Il lança à l'assemblée qu'il était le Dragon du Clan, Ujitatsu. Le Maitre du Feu lui reconnu une certaine impétuosité dans l'énonciation des faits de son gempukku mais doublé d'une maitrise ayant empêché que l'impétuosité ne se transforme en accident grave.

- Isawa Yoko.

La jeune fille s'approcha et vint s'agenouiller comme ses camarades avant elle. Maitre Uona prit alors la parole :

- Yoko, pour avoir su invoquer le kami de l'air qui t'as choisi et pour avoir démontré ta maitrise de l'élément Air nous te faisons ce jour, samouraï. Quel nom souhaites-tu prendre ?