Hautefutaie

Hautefutaie est une demeure de taille moyenne qui a été consolidée au fur et à mesure des années. Elle dispose aujourd'hui d'un mur d'enceinte et d'une petite forteresse pour assurer sa défense, matérialisée par un baraquement, une garnison d'archers et de piétons, une tour et un mur d'enceinte.

Alors que Lyssandra retrouve ses enfants dans la grande salle de sa demeure, et les conforte après l'assaut, de nombreuse questions restent en suspend...

Elona quand à elle est allée s'enfermer dans la chambre que la régente lui a prêté pour son séjour... Couverte de sang elle est en prise avec ses doutes et son effroi.

Deline pour sa part, est dans la cour.

C'était bien la première fois que Deline prenait part à une attaque et elle se sentait désorientée à présent que l'excitation et la peur s'étaient dissipées, avec l'impression d'avoir agi comme dans un rêve.

"Et Elona..., songea la jeune femme, le nez au vent. N'importe quel père aurait prit son fils par l'épaule en lui disant Je suis fier de toi, tu es un homme maintenant. Mais Bertrand Legam ne le fera sûrement pas pour elle."
Elle avait laissée son amie avec une infusion sucrée au miel dans les vapeurs de son bain. Il lui fallait un peu d'air.

Tout autour on s'affairait à réparer les dégâts. Une légère odeur de fumée tenace planait entre les créneaux: on brûlait les cadavres des ennemis au loin. Elle ne voyait pas le Seigneur Legam et chercha son capitaine. Elle aurait bien voulu s'assoir avec lui, juste pour éloigner les derniers évènements de son esprit, l'entendre parler de la bataille pour la persuader qu'elle avait bien eu lieu.
Son ventre gargouilla brusquement. Deline mourrait de faim et ne s'en était pas rendue compte.
Elle descendit aux cuisines, décidée à se trouver un morceau de fromage avant de se mettre en quête du capitaine.

Lyssandra serrait ses deux enfants contre son sein pour les rassurer. Gavry semblait mieux accuser le choc que sa jeune sœur, en larmes. La régente les berçait doucement en murmurant des paroles apaisantes. Puis elle les libéra de son étreinte et les confia à une servante.

- Conduisez-les dans leurs appartements et donnez-leur à manger. Et demandez au mestre de venir voir ma fille, et qu'il voit ce qu'il peut faire pour l'apaiser.

Alors que la servante s'éloignait suivie de ses deux jeunes maîtres, Lyssandra anticipait avec un léger frisson les nuits de cauchemars qui allaient sans doute advenir dans les prochains jours. Elle inspira profondément et entreprit de se mettre en quête d'Alissanes pour savoir comment il allait et tenter de tirer au clair ce qu'il s'était passé.

Les cuisines se trouvaient sous la grande salle du domaine principale. Alors que Deline traversait la salle au milieu des cris apeurés du plus jeune enfant de la régente, elle adressa un simple salut à cette dernière. Elle n'était pas sûre que son geste ait été remarqué, mais l'appel du ventre n'attendant pas, elle préféra laisser dame Lyssandra à ses petits soucis familiaux. Toutefois elle ne manqua pas de noter le contraste flagrant entre les réactions des deux enfants, si la jeune fille pleurait tout son saoul, Gavry, lui restait plutôt calme face aux évènements qui venaient d'arriver.

Deline s'engouffra rapidement dans l'escalier en colimaçon faisant la jonction avec la cuisine à l'étage inférieur. Les bonnes odeurs de viandes mijotées et de pain frais se dégageaient de la pièce en contrebas. Le simple fait de sentir ces reflux agita son estomac, qui le lui fit savoir dans un long râle. Si elle ne savait pas qu'une bataille venait d'avoir lieu, que des gens y avaient périt avec violence et que la demeure avait évité de peu un siège en règle ; elle n'aurait pu croire quiconque le lui aurait dit, avant de remonter dans la cour.

A peine arrivée dans la grande cuisine, où mijotait une marmite dans l'âtre et où de petites boules de pain toutes chaudes venaient de sortir du four, elle avisa la table sur laquelle était disposés de nombreux fruits. Le tout semblait abandonné là, sans personne pour surveiller qu'on ose s'aventurer à chaparder ce qui vraisemblablement serait servit au prochain repas.


De son côté, Lyssandra, après avoir un peu réconforté ses enfants et de les avoir laissés aux bons soins d'une servante, commença à se poser de nombreuses questions : Qui étaient ses hommes qui arboraient le blason des Targaryens ?! La guerre était finie. Peu importe le positionnement qu'ils avaient eu ou pas lors du conflit, faire le siège de la demeure d'un seigneur est un acte de guerre ! Elle commença à fulminer intérieurement et à imaginer le pire des scénarios possible. Pour elle il devenait clair qu'on en voulait à son fief car on considérait qu'une femme, menant une noble maison était une faiblesse. Elle se demanda alors si le but des agresseurs n'était pas aussi de s'en prendre à son fils. De laisser la lignée des Strongberry s'éteindre dans un cris infantile et les sanglots d'une mère.

Elle commença donc à s'impatienter de ne voir Tehanu revenir. Quand à Iaines Allissanes, elle pensait le retrouver dans la cour. Après avoir fait quelques pas dehors elle le repéra, assis sur un tonneau, visiblement en train de reprendre ses esprits. Elle vit également Ser Bertrand Legam se diriger vers lui alors qu'elle s'approchait.

Eloan ressortit brusquement la tête de l'eau chaude en reprenant bruyamment son souffle. Elle venait de passer un instant en apnée, espérant par là noyer ses pensées, mais cela ne fonctionnait pas. Son esprit était toujours agité et elle sentait la tension toujours présente dans ses épaules, ses mains, ses jambes, elle avait l'impression que son corps continuait de trembler malgré les bienfaits de l'eau chaude. Deline avait mis des herbes et des pétales de fleurs dans son bain, mais cela ne couvrait pas l'odeur âcre du sang qui se dégageait des vêtements entassés près du bassin en bois. L'eau du bain était légèrement rougie par le sang qui était sur sa peau, et même si elle savait que celle-ci était propre, elle ne cessait de se frotter les avant-bras.
C'était donc ça, un vrai combat à mort. Tout s'emmêlait dans sa tête, les images défilaient et se mélangeaient, les impressions resurgissaient brusquement et lui faisaient mal. Elle revoyait les soldats se battre au milieu flammes, la fumée lui piquait les yeux, et le cavalier lui faisait face. Elle n'avait pas réfléchi, elle savait que si elle ne réagissait pas, elle mourrait. Alors elle avait frappé et elle sentit ses doigts se crisper dans l'eau, comme si elle voulait saisir de nouveau le pommeau de son épée. Le sang avait jailli sur son visage et les yeux de son adversaire la regardaient encore, effarés par la mort et peut-être aussi par le visage d'Elona.
Elle sentit que quelque chose s'était brisé en elle, à l'instant précis où elle avait tué le cavalier. Jusque là, elle n'avait jamais combattu que des mannequins en bois ou en paille, et les mannequins ne saignent pas, ils ne crient pas et ne vous regardent pas. Toutes ces heures passées à s'entraîner avec des gardes qui prenaient soin de ne pas la blesser lui semblaient un jeu à présent. Même ce duel contre la Justice du Roi avait l'air d'un enfantillage comparé à ce combat.
Elle frissonna, malgré la douce chaleur de l'eau. Tout se mélangeait. Aujourd'hui, elle avait fait couler le sang. Cela l'effrayait et l'excitait à la fois. Toutes ces certitudes étaient brusquement remises en cause : tenir une épée, c'était pouvoir donner la mort, et se pouvait-il qu'elle éprouve du plaisir à tuer ? Elle replongea la tête dans l'eau.

Quand elle sortit du bassin, elle laissa ses vêtements de bataille là où ils étaient, se sécha rapidement, et passa un bliaut de lin qui était posé sur une chaise. Elle trouva le bol de tisane sucré encore tiède, qu'elle but d'un trait. Elle savait que cela ne l'aiderait pas à dormir, elle était trop nerveuse pour cela, malgré la fatigue qui pesait sur ses membres. Elle aperçut Leïkhate posée près de son coffre, des tâches de sang maculait encore le fourreau et elle savait que la lame avait besoin d'être nettoyée. L'Elona combattante refit surface aussitôt, effaçant l'Elona craintive qui venait de prendre un bain. Elle enleva rapidement son bliaut et le laissa au sol, prit d'autres vêtements cachés dans le double-fond de son coffre de voyage : une chemise de lin, un pantalon de coton fort, un gilet lacé sur le devant, une ceinture de cuir. Elle eut un sourire en repensant à sa couturière qui avait feint l'air scandalisé lorsque Elona lui avait demandé des vêtements d'homme taillés à ses mesures, avant de lui en confectionner en souriant. Elle se peigna rapidement les cheveux pour faire une tresse, en pensant à la tête que ferait son père lorsqu'elle reparaîtrait vêtue de la sorte. Mais elle estimait que la comédie avait assez duré. L'ensemble des bannerets des Strongberry l'avaient vu porter un tabard aux armes des Legam, elle venait de combattre à cheval aux côtés de son oncle, personne n'était dupe à présent. Après avoir chaussé ses bottes de cuir, elle prit son épée et sortit à la recherche du capitaine des gardes, afin de lui demander de quoi nettoyer son épée.

Une pomme manquante ne fera de mal à personne...

Je tente donc de choper discrètement la jolie verte qui me fait de l’œil dans la corbeille

Par ailleurs, aucun signe d'un marmiton ou d'un garde qui pourrait lui indiquer le capitaine.
Il devait être avec Ser Legam.
Deline avisa à l'odeur qu'un carré de lin avait été déplié sur une table à part et répandait un parfum de médecine jurant férocement avec celui du pain chaud. Des herbes pour les blessés... Pour son "fiancé" aussi. Par les 7 tout puissants, il s'en était fallu de peu qu'elle l'oublie ! Devait-elle faire bonne figure et veiller devant sa porte en brave fille éplorée ?

C'est ridicule. De toutes façons il ne voit personne dans son état. Mieux vaut retrouver le capitaine pour comprendre ce qui nous est tombé dessus.
Quite à essuyer un savon pour son effronterie.

Lyssandra fit signe à l'un des serviteurs qui s'affairaient dans la salle avant de sortir.

- Préparez le repas et servez-le dès que possible à nos hôtes. Et apportez-moi une carafe de vin et des gobelets s'il vous plait. Faites mander mon maître d'armes et mon capitaine, qu'ils me retrouvent dans la cour.

Sur ces mots, elle sortit de la demeure et se dirigea vers ses deux vassaux. Elle salua Ser Legam et Ser Allissanes d'un signe de tête bref mais courtois. Pour ceux qui connaissaient bien la dame de Hautefûtaie, il semblait évident que son état oscillait entre l'état de choc, la fatigue et la colère froide.
Elle prit le temps de se reprendre et sourit aux deux hommes.

- Ser... Allissanes, si vous avez besoin de voir le mestre, n'hésitez pas... comment vous sentez-vous?

Elle hésitait encore à entrer dans le vif du sujet : ses craintes, ses doutes et surtout ses questions sur comment Allissanes s'était retrouvé otage de ces mercenaires...

Alors qu'elle avait un regain de confiance en elle Elona sortit de sa chambre d'un bon pas. Le garde qui était là en restât complètement pantois. Bien évidement, en tant que serviteur de la maison Legam et en tant que garde il avait déjà été confronté aux frasques de la demoiselle ; il en gardait même certains bleus de l'avant veille. Cependant, c'était la première fois qu'elle osait sortir habillée en homme.

Voyant l'effet qu'elle venait de provoquer chez ce brave Alric, Elona lui demanda où elle pouvait trouver Meric, le capitaine de la garde des Legam. Alric lui répondit après s'être ressaisit rapidement :

- "Il est à la caserne m'Dame. Mais, 'devriez pas sortir comme ça... Votre père est dans la cour..."

Les deux gardes postés à l'entrée de la grande salle savaient que lorsque Dame Lyssandra commandait, l'exécution des ordres ne souffrait aucun délais. Ainsi il partirent tous deux, l'un pour chercher Tehanu, l'autre pour chercher Lionel. Quand au cuisinier, bien caché dans un coin de la salle, il estima que si c'était l'heure de servir un repas, alors toute menace était écartée.

Chaparder une pomme : Jet Larcin (3), Difficulté 9 = Résultat : 11 = Réussite Ordinaire

- "HA HA ! Je t'y prend à profiter de la cohue là-dehors pour voler mon stock !!"

Dans sa hâte Deline n'avait même pas remarqué que quelqu'un d'autre était descendu peu après elle.

- "Je m'en vais te donner une leçon sur les voleurs moi !"

Elle se retourna en gardant les mains derrière son dos, enserrant la pomme qu'elle avait attrapée juste avant que le cuisinier de la maison ne l'interpelle ! Le cuisinier, devancé par son embonpoint, fini de descendre les marches et s'arrêta net au bas de l'escalier. Reconnaissant là un des membres des familles de nobles qui étaient conviées par Dame Lyssandra, son sang ne fit qu'un tour et il manqua de peu de faillir. Il se confondit alors en excuses auprès de Deline.

- "Ho ! Heu... veiller m'excuser gente demoiselle ! Je.... Je croyais que c'était encore un des enfants des paysans qui s'introduisait dans ma cuisine pour voler une miche... Je ... Veuillez m'excuser ! Vous... vous pouvez bien sûr prendre tout ce que vous voulez ! Et... le repas sera bientôt servit !"

Deline resta là un moment à décider ce qu'elle allait faire de ce rondouillard, de sa pomme et des herbes qu'elle venait de voir. Il lui fallait aussi trouver Lionel, capitaine de la garde des Strongberry ou Méric qu'elle connaissait mieux.

De son côté ser Allissanes était encore sous le choc. Dans la cour il tentait désespérément de reprendre ses esprits. Il est des seigneurs qui aiment la guerre et la violence, lui n'était pas de ces chevaliers la ! Se retrouver si proche d'un combat, voir de la mort, l'avait visiblement profondément affecté. Tout comme l'avait affecté la rage dont avait fait preuve la jeune Legam lorsqu'elle avait abattu, quasiment sous ses yeux, les brigands qui le retenait en otage.

Ou était-ce de la ferveur ?, se demanda-t-il.

Alors que Bertrand Legam posait une main amicale sur son épaule, sans prononcer un mot, il vit approcher Lyssandra Strongberry dans la cour. Il se demanda alors si les ennuis ne faisaient pas que commencer. Il allait surement devoir expliquer ce qu'il ne comprenait pas.

Les paroles qu’eut dame Lyssandra étaient compatissantes mais le ton était froid et dur. Il semblait qu'une certaine impatience bouillonnait en elle. Il baissa la tête et lui répondit :

- "Heu... non, merci Madame. Je vais... bien ! Je crois..."

En fait il ne croyait pas un mot de ce qu'il venait de dire. Mais cela avait peu d'importance dans les circonstances actuelles. Il fit un rapide bilan des évènements de sa journée. Son fils venait de partir avec Glenn Stellheart pour vivre ce qu'il venait de vivre au quotidien, les deux personnes qui l'accompagnaient avaient été massacrés et lui-même avait failli passer, au mieux, un certain temps dans des conditions de captivité infâmes, ou alors aurait-il perdu la vie, au mieux encore dans de longues souffrances.

Une fois les soldats hors de vue,
Dame Tehanu( eh oui envers et contre tout elle aussi était une "dame", fourra dans une de ses sacoches la bourse contenant les écus dragons et la bague et enveloppa la dague dans une étoffe. Elle regarda le rouleau de la missive une dernière fois(mais "qui"? A voir avec Lyssandra)Elle jeta un dernier coup d’œil à ses symboles, ils semblaient lui parler..Elle réajusta son gambisson léger, ses heuses et enjamba une partie des petites douves pour accéder aux premiers murs de l'enceinte du château. .Tout en marchant, elle essayait de se remémorer les "armes", blason et autres symboles croisés maint fois dans les camps, lors des tournois elle avait bonne mémoire en général c'était le genre de chose qu'elle affectionnait, retenir les couleurs, images et symboles....ca lui disait quelque chose.(*).Retrouver les notes de ses frères qui consignaient, dessinaient lors des tournois tout et n'importe quoi ...comme tout bons garçons de la fratrie. J'en parlerai a Perredur( frere cadet).
Quand elle arriva en vu de la cour elle vit quelques gardes qui allait a sa rencontre. La châtelaine devait l'avoir fait mandé.
Elle lui montrerai les objets mais elle commençait a avoir une idée sur la question, quant a Ser Allisanes cet homme en savait peut être plus qu'il ne le disait malgré son air épeuré et cette dague était vraiment très particulière ce pourrait-il que ce ne soit pas de "simples" mercenaires.Cela sentait le roussi.


*jet(allez;)

Elona regarda Alric d'un air amusé et lui répondit : "Étant donné les circonstances, ma mère m'en voudrait beaucoup de massacrer une deuxième robe, dans le cas où l'on ait à nouveau besoin de mes talents. Nous ne sommes pas à l'abris d'autres surprises. D'ailleurs à ce propos, j'ai quelques questions."

Elle se dirigea vers l'escalier en lui faisant signe de la suivre, puis repris, tout en amorçant la descente :

"Le cavalier que j'ai ... tué portait les armes des Targaryen, et n'avait pas sous ses ordres assez d'hommes pour pouvoir nous assiéger avec une chance de l'emporter. Je sais que la guerre qui a opposé les Baratheon et les Targaryen a laissé des traces profondes et que bon nombre de gens considèrent le roi comme un usurpateur, mais pourquoi s'attaquer à ce château ? Tu penses que cela a à voir avec la visite de la Justice du Roi de ce matin ?"

Elle arriva en bas de l'escalier, où une porte donnait directement sur la cour, sous un portique. Elle aperçut de loin la régente, son père et Ser Allissanes, apparemment plongés dans une grande discussion. Elle fut tentée de les rejoindre, mais elle devait d'abord aller trouver Meric. Des questions surgissaient dans sa tête, elle se dit que le point de vue du capitaine des gardes ne serait pas inintéressant. Si son père jugeait bon de l'impliquer plus avant (ce qu'elle espérait), il la ferait mander bien assez tôt. Elle décida donc de gagner la caserne en se faisant discrète.

Deline mordit dans la pomme acide avec un petit soupir de plaisir.
-J'avais juste besoin d'une pomme, merci, dit-elle au cuistot des Strongberry. Et puis... Il lui vint une idée.
La jeune femme se saisit tranquillement du torchon avec les plantes.
...Je devais ramener ça là haut. Bon courage à vous !

Et elle fila, sa pomme dans une main, les herbes contre sa poitrine. Même pas un mensonge, elle allait effectivement les rapporter à l'étage. Elle reprit le couloir, passa devant l'entrée de la tour et aperçu le groupe seigneurial, qui visiblement discutait de sujets complexes. La maître d'arme avait l'air irrité, Ser Allisanne affichait une mine abattue et elle devina Bertrand Legam à ses côtés. La dernière personne qu'elle vit fut Elona, dans une tenue masculine, qui s'en allait flanquée d'Alric vers l'autre bout de la cour. Deline hésita. Devait-elle attendre ici, au cas où Elona aurait besoin d'un sauf conduit pour échapper à son père ? Elle balança un moment puis décida de reprendre son chemin. Il valait peut-être mieux qu'Elona démontre qu'au final, elle n'avait pas besoin d'excuses pour assumer ses talents. Les fenêtre de l'étage permettraient bien de l'appeler si le ton montait trop, pour un prétexte ou un autre.
Deline grimpa, forte aise de trouver le couloir vide. Elle s'en alla frapper à la porte de la chambre où Percy Legam avait été transporté. Il lui fallait savoir dans quel état était cet homme pour décider de ce qu'elle aurait à faire. Il y eu un grognement de l'autre côté et la porte s'entre-ouvrit pour laisser le mestre des lieux apparaître, une main sur le chambranle
-J'ai dis que je ne...
-Je sais bien mestre, le coupa Deline en lui fourrant doucement son paquet dans sa main libre. On m'a chargé de vous ramener vos herbes des cuisines. Avec le repas, elles se seraient abîmées dans la chaleur du lieu.
Et de glisser la tête sous le bras de l'homme pour regarder à l'intérieur.
-Comment va-t-il ? Demanda-t-elle avec un ton préoccupé. Elle y mit un peu de douceur de circonstance.

Lyssandra était suffisamment empathique pour voir que son vassal était secoué et effrayé... en partie par elle. Elle ferma puis rouvrit rapidement ses poings, geste convulsif qui chez elle trahissait ses efforts pour contrôler son caractère parfois emporté. Elle posa son regard sur Alissanes et lui sourit, chaleureusement cette fois.

- Ne restez pas dans cette cour Ser... le repas va être servi, et j'ai fait mander mon Mestre pour s'occuper de vous. Vous devez vous reposer. Vous pouvez rester mon hôte le temps qu'il faudra.

Elle devait pour l'instant ajourner le moment d'interroger son vassal sur ce qu'il s'était passé. Peut-être de Tehanu lui apporterait des renseignements utiles quand elle reviendrait. Lyssandra reporta son regard sur Ser Legam.

- Vous avez une fille exceptionnelle, vraiment. Elle parlait d'une voix sourde, légèrement plus grave qu'à l'ordinaire. Il était impossible de discerner ce qu'elle entendait en faisant cette remarque. C'est un bien précieux, même si je peux comprendre le fait que vous soyez... décontenancé. Elle souriait. Vous devriez vous aussi regagner le logis et vous reposer.

Elle devait se montrer plus diplomate et surtout plus patiente cette fois. Et surtout elle devait mettre la main sur son maître d'armes.

Tehanu remonta en direction de la grande porte qui donnait sur la cour intérieure.Elle aurait pu effectivement ouvrir la missive le cachet était déjà rompu. Ses dragons a têtes de lion l’intriguait fort ce pourrait-il que dans la missive elle trouve une quelconque piste( cela la ramena quelques années en arrière au moment ou elle avait voulu emmener Tibert le gros molosse du château à sentir l’écharpe ensanglantée et de l'avoir suivie pleine d'espoir sur une piste.Quelle cruelle déception de le voir éternuer a cause de la poudre,de l'odeur rance des cadavres et ne plus savoir suivre sa piste.
Elle eu beau examiner avec minutie les environs rien à ce moment ne la mis aux aguets. C'était un peu ça l'indice était peut être caché tout près et il lui avait échappé. Elle décida de jeter juste un œil et ouvrir précautionneusement le rouleau.En parcourant les mots et noms quelque chose fit "tilt" dans sa tête surtout en voyant une signature...
Elle remis tout en atteignant la lourde porte le tout dans son tube de cuir et en entendant tinter les pièces dans son aumônière elle grinça des dents,c'était donc ça...Il faudrait en avoir le cœur net.C'est Lyssandra qui allait être surprise elle ne penserait surement à une tournure comme ça.Il était aussi grand temps de confronter Ser Allisanes avec ses contradictions.Et pas des moindres.
En entrant dans la cour elle vit un groupe de personnes qui se dirigeait à grands pas dans sa direction. La chatelaine en tête.

Alors que Deline interpellait le Mestre, ce dernier prit les quelques herbes médicinales qu'elle lui apportait

- Merci, Demoiselle, voilà une bien délicate attention, vous êtes bien aimable. J'espère que cela pourra l'aider !

Il reprit son souffle a travers la barbe blanche assez fournie, releva ses yeux creusés vers la jeune femme et continua :

- "Sachez que Ser Percy Legam est bien mal en point. L'estocade lui a percé une partie du torse et sa blessure à la jambe saigne abondamment. "

Discernant une moue de la demoiselle il abrégea son descriptif médical :

- "S'il passe la journée et la nuit, nous pourrons peut-être le sauver... Pouvez-vous, s'il vous plaît, rapporter cela au seigneur son frère ? Je ne puis le quitter dans son état. "


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Alric rit de bon coeur lorsque Elona lui lança la pique sur sa robe. Il savait qu'il n'avait pas grand chose à craindre de celle qui aurait probablement préféré être homme. Toutefois, il se reprit rapidement et accompagna la jeune femme.

Dans l'escalier il lui répondit la chose suivante :

- "Dame, je n'suis pas assez fin stratège pour voir clair. Mais j'peux vous donner mon avis de soldat : Un siège pouvait être tenu par ces hommes, l'aurait suffit qu'ils s'y prennent mieux, établir des positions fortes avec leurs archers nous empêchant de sortir. Notre action les a pris de cours. Si nous n'étions pas sortis ils auraient eu le temps de s'établir et s'en était fini de nous, même avec l'avantage du nombre. Pour l'reste, vot' père saurait mieux."

Alors qu'Alric finissait sa phrase, Elona arriva sous le portique et tomba nez à nez avec le capitaine de la garde de son père.



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Le Seigneur Allissanes remercia platement la châtelaine pour son hospitalité et sa compréhension. Il se leva lentement et partit en direction de la grande salle où seuls les seigneurs et les membres proches de leur famille étaient conviés.

De son côté Ser Legam semblait un brin agité ou préoccupé. Au moment ou Lyssandra lui parla de sa fille il fronça ostensiblement les sourcils et son visage se ferma, il bougonna alors un vague "oui..." dans un soupir lâché presque à regrets. Il demanda tout de suite après à son interlocutrice :

- "Comptez-vous aborder lors du repas ce qu'il vient de se passer en ces murs ?"

A peine eut-il fini que Tehanu arriva à hauteur de Lyssandra et lui remit ce qu'elle avait découvert. Dame Strongberry se retrouvait donc en possession d'une missive décachetée, d'une dague fort bien travaillée et d'une bourse remplie de dragons d'or frappés d'une tête de lion ; bourse un peu trop fournie à son goût pour appartenir à ce possible chevalier tombé fort bas si c'en était un à la vue de son accoutrement.

Tehanu se posait, de son côté, de nombreuses questions. Si elle voulait interroger Ser Allissanes elle devrait le rejoindre dans la grande salle. Quand à la missive, les seuls noms qu'elle reconnue étaient ceux des Targaryens et des Lannisters, ce dernier signant la lettre de leur sceau.


(Note du MJ : attention au metagaming = votre personnage n'a accès/ne connait que certains détails, à vous de mettre en scène, le cas échéant, la mise en commun de ces détails accumulés dans vos coins. Toute action de (re)connaissance est soumise à lancer de dés avant interprétation )

Comme une somnambule la jeune otage Legam prit le chemin de la cour. Si Percy passait la nuit... L'information faisait naître une tourmente dans son esprit. Était-elle assez cruelle pour souhaiter que son presque fiancé ne survive pas à la lune ?
"Mère, pardonnez moi..."
Et ce fut sans la réponse que Deline se retrouva dans la cour. Elle se dirigea vers le noble groupe qu'elle avait aperçu et où son amie n'était pas. Elle en fut presque soulagée, elle n'aurait sans doute pas été à la hauteur d'un conflit entre père et fille.
Deline s'avança suffisamment en vue de son seigneur pour qu'il la voit sans qu'il ne fut besoin de l'interrompre. La jeune femme prit une inspiration alors que Ser Legam suspendait sa conversation.
-Des nouvelles de votre frère, Ser.
Plein de visages la regardèrent soudain. Bertrand Legam voulait-il que toute la cour fut au courant. Comme il ne faisait pas mine de s'écarter du groupe, Delin se trouva bien obligée de continuer.
-Le mestre craint beaucoup pour sa vie. Il dit que Ser Legam passe la nuit, alors il y aura un espoir.

Lyssandra allait répondre au seigneur Legam lorsqu'elle vit enfin Tehanu se diriger vers eux. Son maître d'armes semblait perplexe. Arrivée à sa hauteur, cette dernière lui donna ce qu'elle avait découvert : une lettre, une dague et une bourse abondamment remplie de dragons d'or. La dame secoua la tête, sourcils froncés.
-Merci Tehanu.

Elle examina en silence cet étrange butin, tournant et retournant la dague dans ses mains dans l'espoir de trouver un indice, un élément lui permettant de relier ses attaquants à quelque chose de plus tangible que les lions frappés sur la monnaie.

[hrp] J'examine donc soigneusement la dague en cherchant un signe distinctif ou quelque chose que je puisse reconnaître. [/hrp]

Une fois son examen terminé, la dame ouvrit la lettre après avoir regardé le sceau rompu qui autrefois avait servi à la sceller. Elle parcourut la missive, toujours silencieuse et concentrée.

[hrp] Et cette lettre alors, est-ce que je peux la comprendre? :p [/hrp]

Arrivée en bas de l'escalier, Elona tomba nez à nez avec Meric, le capitaine des gardes. Ne lui laissant pas le temps de lui signifier son étonnement devant son accoutrement qui se lisait déjà dans ses yeux, elle lui dit :

-Meric, j'ai besoin de nettoyer mon épée, je l'ai remise dans son fourreau alors qu'elle était encore pleine de sang. Oui, je sais, je suis une bien mauvaise élève, mon maître d'arme serait furieux, ajouta-t-elle alors qu'il ouvrait la bouche pour parler.
Puis, lui montrant le chemin de la caserne du doigt et le noble groupe dans la cour du regard :
-Il vaudrait peut-être mieux que mon père ne me voit pas tout de suite. Je l'ai déjà mis à rude épreuve aujourd'hui, je ne voudrais pas lui infliger l'effort de cacher son indignation devant Dame Lyssandra s'il me voit dans cette tenue ... pour le moment.

Avec tout ce qui se passe, il serait capable de me renvoyer à la maison avec maman et il n'en est pas question.

Ils commencèrent à se diriger vers la caserne. Elona ne savait pas par où commencer avec ses questions sur les événements de la journée. Elle était aguerrie au combat, mais n'avait que de vagues notions de stratégie militaire et pour ce qui était de la politique, elle en avait une vision floue. Pour elle, cela se résumait à "Petite maison parmi les nobles, petits problèmes."

Mais tout cela ne se passe pas comme dans les chansons ou nos jeux d'enfants. Il me faut voir plus large, maintenant, et avec mon frère malade, je vais me retrouver dans une position délicate, il est temps que le combat cesse d'être un jeu.

-Meric, dit-elle, j'aimerais avoir votre avis sur ce qui s'est passé ce matin. Selon Alric, avec plus d'organisation, ceux qui nous ont attaqué auraient pu tenir le siège du château si nous n'étions pas intervenus. Que représente Hautefutaie pour qu'on aille jusqu'à l'attaquer ?

Et elle ajouta, en se souvenant des armes que portait le cavalier : Et que peut représenter Hautefutaie pour d'anciens soldats des Targaryen ? Et la régente ?

Bertrand Legam dévisagea brièvement Deline d'un air hagard. A ce moment là, les autres personnes présentes eurent un geste ou une moue de compassion pour Percy Legam et son frère. Ce n'était visiblement pas un bonne journée pour ce dernier. Il se remercia la jeune femme d'un hochement de tête et ajouta d'une voix grave :

- "Je vais me rendre à son chevet dès que possible, pourrez-vous veiller sur lui en mon absence ?"

La question s'adressait bien à son otage. Quoi de plus normal, pour des personnes promises l'une à l'autre. Cependant, le mestre avait été catégorique... On ne devait le déranger sous aucun prétexte. Sauf peut-être pour lui apporter de quoi soulager le blessé.

La dualité des options la taraudait. Que faire ? Se débarrasser de son destin tout tracé avec quelque additif, ou bien simplement veiller le blesé en acceptant son sort ?

L'un ou l'autre requerrait d'être au chevet de Percy Legam. Il serait peut-être alors plus facile de poussée la destinée dans un sens ou dans l'autre. Cette pensée la fit frémir. Elle eu, un instant, l'impression que le vent glacial du Nord venait de souffler dans son dos comme la promesse d'une vie dure et monotone dans une contrée lointaine... Que ne donnerait-elle pour pouvoir profiter plus longuement du soleil et des contrées verdoyantes ? La vie d'un homme valait-il cela ?


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Tehanu resta attentive à ce que Lyssandra faisait, tentant de capter le moindre signe de découverte d'une information cruciale. Pour sa part, Lyssandra n'eu aucun mal à reconnaitre le sceau brisé de la missive, qui était reprit au bas celle-ci, le fier lion trônant à côté du nom de son maitre : Lannister.

La question qui assaillit alors la dame Strongberry fut de savoir ce qu'une famille si puissante comme celle des Lannisters voulaient à ses terres, sa demeure ou sa maison. La réponse se trouvait peut-être dans la lettre, elle la déplia et lu son contenu :

"Nous, Ser Jaime Lannister, membre de la Garde Royale et parent du Roi Robert Barathéon, amnistions, par la présente, Ser Keren Strinvance, Lord de Courblanche et ses hommes pour leurs actes lors de la dernière guerre, remportée par notre bon roi. Il ne leur sera fait aucun mal pour avoir rempli leur serment d'allégeance envers leur ancien roi.

Toutefois, afin de reconquérir leur place à la cour royale, il devront, comme d'autres chevaliers envoyés par le roi, faire payer leur traitrise aux familles n'ayant pas soutenu les Lannister et Barathéon lors de la guerre.

Pour ces actes, ils ne leur sera fait aucun reproche, et tout soutien qu'il requerront devra être donné. Toute personne qui se mettra en travers de leur chemin devra être défaite ou amenée devant nous pour être jugée.

Par commandement de la Garde du Royale et sous l'approbation de Robert Barathéon.

Ser Jaime Lannister"

La dague et la bourse que Lyssandra tenaient entre les mains devaient être des aides dans cette improbable quête. L'action décrite dans la missive lui rappela celle qui avait été confiée à Glenn Steelheart. Cependant, elle ne put s'empêcher de penser qu'elle était la victime collatérale d'un jeu politique la dépassant et se déroulant entre Prot-Réal, Castral-Roc et peut-être même Hautjardin.

Alors qu'ils s'installait dans la salle commune et que le repas commençait à être servit. Lyssandra allait surement devoir aborder le contenu de la lettre avec ses bannerets pour décider de la suite à donner à cette attaque.


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Elona Legam entra dans la caserne en compagnie de Meric. Alric, lui, était chargé de les prévenir si quelqu'un arrivait ; il resta donc à monter la garde devant la porte.

Lorsqu'elle entra, Elona se retrouva dans une petite pièce flanquée d'un âtre rougeoyant au dessus duquel se balançait une marmite légèrement fumante. Deux gardes étaient là à discuter. Lorsqu'ils l'aperçurent ils se levèrent et la saluèrent. Méric leur fit immédiatement signe de sortir.

Il écouta avec attention chaque mot de la demoiselle avant de lui répondre.

- "Demoiselle, ce brigand n'avait pas du voir beaucoup de batailles ou en tout cas il n'avait pas du en mener. Avec la bonne stratégie il aurait pu prendre la demeure sans efforts. Il lui suffisait de patienter hors des murailles, hors de portée de nos archers en nous empêchant de sortir. Vous n'avez pas besoin de beaucoup d'hommes pour tenir le siège d'une demeure fortifiée. Nous ne sommes pas ici dans un château. Avec votre père et une cinquantaine d'hommes aguerris nous avons pu faire tomber des demeures identiques à celle-ci : il suffit d'être patient".

Il marqua une courte pause, comme s'il cherchait ses mots avant de continuer ou rassemblait ses idées.

- "Hautefutaie est un symbole pour beaucoup dans la région. Que ce soit en bien ou en mal. La maison Strongberry, à l'inverse des maisons Tyrell et Ashford n'a pas rempli son serment d'allégeance envers la couronne. Elle s'est opposée à ses seigneurs et dans cette guerre elle du affronter une partie de ses propres bannerets, dont notre maison. Peu de maisons ont agit ainsi, tous suivant en général la position de la maison de leur Haut Noble. Et pourtant, le camp qu'a choisi cette maison a été vainqueur, faisant des traitres les gens respectables et des gens respectables les traitres. Pourtant, nous sommes accueillis ici en tant que banneret, votre père conseille dame Strongberry, alors que son mari est mort sous le coup de nos épées. Nous préférerions tous que cette guerre n'est jamais eu lieu cependant nous devons faire avec. Il est alors facile de se prendre dans la confusion lorsque l'on est pas de ces terres. Sur ordre du roi, notre "traitrise" a été lavée et nous sommes de nouveau les bannerets fidèles à leur seigneur, qui est lui-même fidèle à sont seigneur et ainsi de suite. Mais que sont nos maisons comparées à celles des Tyrell, des Martells, des Starks... Il importe peu, même à notre Lord de Hautjardin, de sacrifier quelques maison mineures, si cela leur rapporte or, gloire ou la faveur du roi. Cela a peut-être été l'enseignement le plus dur de cette guerre pour nous : Plus personne ne se bat pour l'honneur, car celui-ci s'efface devant l'or, la gloire et la faveur du roi".

Méric ne semblait pas s'être rendu compte qu'il s'était laissé aller à penser à haute voix. Elona apprécia cependant cette franchise qui la mettait plus ou moins à son égal. Croisant alors le regard de la jeune femme, il se resaisit, ayant peur d'avoir été un peu trop expansif.

- "Donner moi votre épée, je vais vous montrer comment la nettoyer".

Il prit un tissus qui trainait, s'assit sur le tabouret à côté de lui et posa la lame à plat sur sa jambe. Prenant la lame a pleine main avec le tissus pour le protéger, il essuya la lame de la garde à la pointe. Puis il retourna la lame et recommença deux ou trois fois.

- "Voilà, comme neuve. Si je peux me permettre, madame, votre père n'appréciera pas de vous voir armée..."

Cette dernière réflexion ne manqua pas de piquer Elona au vif.

La cloche du repas avait dispersé la réunion officieuse qui se tenait dans la cour. Dame Lyssandra, le front barré par un soucis indéchiffrable s'en était allée suivit de Bertrand Legam au pas soudain bien lourd. Avec un fils condamné, et un frère entre les mains des Dieux, la destinée de sa maison semblait soudain aussi fragile que lui.
Deline décida de ne pas prendre part au déjeuner. Avec ses habits communs on l'aurait prise encore pour une fille de cuisine aussi personne ne s'étonna de la voir filer vers le petit jardin potager du château. Sauf qu'elle visait plutôt le barral déserté par les affamés.
Assise sur une grosse racine blanche et noueuse, elle tritura longuement un épi sauvage, plongée dans une intense réflexion.
La jeune femme arracha un grain en songeant au Bief inondé de soleil, un autre en revoyant Bertrand Legam qui se trouvait accablé d'un tel fardeau, un autre encore en se remémorant l'insultante attitude de la Justice du Roi, ce puissant tout armé d'arrogance et de fer. Le dernier grain fut pour sa mère adoptive, femme drapée dans la défaite et la dignité qui sauva ses terre en vendant une enfant. "Oh Guerrier... si vous prêtez votre arme aux hommes de ce monde, donnez moi votre courage pour ce qui va advenir."
Un silence passa. L'épi gisait tout décomposé sur les genoux de Deline. Elle observa longtemps cette image de sa destinée. Pauvre brin balloté par le destin. A moins que...

Lorsque le maître ouvrit à nouveau la porte de Percy Legam, il refit fasse à la jeune otage.
-Oui demoiselle ?
-Mestre, midi est passé depuis longtemps, je vous rapporte à manger des cuisines. (elle avait abandonné l'idée de son repas sitôt qu'on lui avait servit du bouillon et des tartines. Il lui semblait que ces mets d'été était le début de son plan) Et de l'herbe-à-la-fièvre pour ser Legam. Ramassée à l'instant près du barral. Je pensais qu'en tant que banneret du Nord il... aurait tout a gagner d'une telle plante. Puis-je rester un peu avec lui comme me l'a demandé mon maître ?
"Et bien soit, Percy. Va pour le Nord, va pour les loups et la neige car c'est là bas que réside Stark. Je ne peux pas rester un maigre épi sauvage si l'hiver qu'il annonce vient. Je dois devenir une rose solide, avec des épines. Je serai la votre puisque la Mère le veut. Et je pousserai haut. Votre fierté. Sinon nous resterons toujours des mauvaises herbes pour les grands de ce monde. Que l'on démembre par jeu."

Elona resta pensive pendant que Meric nettoyait son épée avec des gestes précis. Les braises de l’âtre jetaient sur le fer une lumière moirée qui faisait briller la lame au fur et à mesure que le sang disparaissait. La jeune fille pensa brièvement qu’elle venait de vivre, tout comme Leïkhate, une sorte de baptême du sang. Elle s’empressa de se concentrer sur ce que venait de lui dire le capitaine pour ne pas repenser aux yeux révulsés de son adversaire lors de leur affrontement.

En repensant à tout cela, elle eut l’impression de se retrouver devant des bouts de verre qu’il lui fallait réunir pour trouver une cohérence, mais le lien qui unissait les événements lui échappait encore. La venue de la Justice du Roi se justifiait, elle avait une logique : aux yeux de la couronne, sa propre maison faisait partie des « traîtres ». La présence du blason des Targaryen sur le cavalier qui avait prétendu assiéger la demeure était aussi logique, puisque les Strongberry étaient aussi des « traîtres » aux yeux de ceux qui avaient soutenu le Roi Fou. Ils se trouvaient tous pris en étau dans un jeu de puissants, comme si la guerre n’était pas terminée, mais quelque chose chiffonnait encore Elona : pourquoi les Targaryen ? Avec les enfants du Roi Fou de l’autre côté de la mer, les troupes du Roi Aerys étaient dispersées et réduites à l’état de groupes de brigands qui sillonnaient la campagne, comme l’avait rappelé Glenn Steelhart. Elona en savait assez sur la stratégie militaire et la gestion d’une armée pour savoir qu’une armée sans chef n’en était pas une, car elle ne pouvait agir de façon cohérente, avec une motivation précise.

Quelque chose m’échappe. Comme si l’on voulait détourner l’attention sur quelque chose apparemment cohérent, pour masquer autre chose.

Elle était encore à mâcher ses pensées quand Méric lui tendit de nouveau son épée.

- "Voilà, comme neuve, dit-il. Si je peux me permettre, Demoiselle, votre père n'appréciera pas de vous voir armée..."

Elona lui lança un regard noir avant de se reprendre :

- « Vous avez raison, mais il n’appréciera pas non plus de me voir dans cette tenue. Je préfère garder mon épée près de moi, on ne sait jamais, la journée nous réserve sans doute d’autres surprises. »

Elle avait à peine achevé ces mots qu’un serviteur entra dans la salle.

- « Excusez-moi, Demoiselle, votre père m’a envoyé vous chercher. Le repas est servi dans la grande salle. »

Elona eut un moment d’hésitation. Elle serait bien restée pour partager le repas des gardes, comme elle le faisait quelques fois à Lierreblanc lorsqu’elle souhaitait échapper aux regards inquisiteurs de son père. Meric perçut son hésitation, il se pencha vers elle et lui dit, à voix basse :

« Vous n’êtes pas à Lierreblanc, Elona, vous êtes dans la demeure des Strongberry, et vous devez remplir votre rôle. Même si cela vous pèse et que personne n’est maintenant dupe de cette comédie, vous devez sacrifier aux convenances. Rejoignez votre père, évitez lui un embarras plus grand encore que celui dans lequel le mettra votre ... tenue. »

Elona le regarda avec un sourire au coin des lèvres. Meric ne l’appelait par son prénom qu’en de rares occasions, lorsque ce n’était plus le capitaine des gardes qui parlait, mais l’ami de confiance qu’il était devenu au fil du temps. Elle se leva, Leïkhate à la main, et le salua de la tête en disant :

- « Je vous remercie pour votre aide et votre franchise. Nous en reparlerons plus tard. »

Elle suivit le serviteur et, en sortant, fit signe à Alric de la suivre. En arrivant devant la porte de la salle, elle se retourna vers lui et lui confia son épée. Puis elle parut devant son père et toute la tablée, en saluant Dame Strongberry.

Tehanu compris a la mine de Lyssandra que les choses étaient graves. Peut être même que ça pouvait la dépasser.
Elle avait reconnu le lion Lannister mais de la a croire qu ils étaient mélés jusqu'au cou...
Lyssandra était plus versée dans la gérance d un domaine qu en "stratégie" politique pure et dure. Elle observa les changements d expression de la châtelaine.
"que se passe t il Lyssandra, un complot? Est ce aussi complexe que votre mine s assombrie?
Au vu de la dague je soupçonne beaucoup d 'argent et d 'énergie a nuire et des querelles a venir...en quoi pouvons nous nous défendre?
"en même temps se dit elle, elle peut m autoriser a interroger Ser A.
Et surprise d avoir émis un jugement, demanda quelques explications "historiques" sur les bannerets et l'allégeance.Elle en connaissait les grandes lignes mais se méfiait des Lions. Fourbes, mondains et lib... cela ne la regardait que très peu,elle était une femme d action et de tactique pas d’alcôve et de complots.
Lyssandra que souhaitez vous, devons nous enquêter plus avant et a part " a messe basse"puis je parler a Ser A. de manière privée?
"attend sa réponse"
" audace"(jet connaissance)
:-)

Il serait bon qu il nous en dise un peu plus sur les relations de (Ser keren) et son banneret. Je pense que ce n'est pas que politique il doit y avoir quelques rancunes la dessous. Lyssandra, si je veux avoir des confidencesfinit-elle par lui dire avant de revenir vers sa place.
Elle attendit le sourire de la châtelaine...
Mais elle avait déjà une idée sur la question.